Nous nous intéressons à la permaculture depuis, approximativement, un an et demi. Il y a eu le fameux film Demain (à voir absolument si ce n’est toujours pas fait), les mouvements et les groupes de rencontres qui ont commencé à fleurir dans ma région, les contacts qui se font… Puis, deux stages (un peu foireux, mais quand même).
Juste avant de commencer : si le terme permaculture vous est complètement inconnu, que vous ne l’avez jamais entendu (j’en doute grandement), je vous laisse cliquer ici pour vous informer.
Pour inaugurer cette toute nouvelle rubrique, j’avais envie de vous exposer la situation actuelle, vous éclairer un peu sur ce qui nous a amenés vers la permaculture. Et surtout, mettre un point en lumière : nous ne sommes pas des as du potager, nous ne sommes pas une famille de jardiniers hors-pair de père en fils. Je pense que vous n’auriez pas tardé à le remarquer, mais j’avais envie de l’écrire noir sur blanc en préambule. Cette rubrique se veut surtout coopérative, humaine et positive. A la hauteur de tous : si nous y arrivons, nous le monde le peut.
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Nous n’avons plus de potager depuis des années. Ma maman avait à l’époque un jardinet devant la maison. Mais elle avait beau n’utiliser aucun produit chimique, elle jardinait de façon conventionnelle (salades en lignes et désherbage – à la main – plutôt intensif). En bref, passer son temps à enlever les mauvaises herbes la démoralisait. Mes sœurs et moi étions petites et elle a rapidement abandonné. Pour subvenir à notre énorme consommation végétale, nous achetons nos légumes à une maraîchère bio de la région en complément du marché hebdomadaire. Je pense néanmoins qu’il y a toujours eu cette envie de potager dans un coin de notre tête. Une petite graine qui attendait que nous la laissions germer. Une idée à laquelle il a fallu du temps pour faire son bout de chemin. La ferme, les animaux, notre état d’esprit… je pense qu’il manquait vraiment quelque chose dans la maison.
Nous accordons une très grande importance à la nourriture : nous n’achetons rien (sauf… le sel !) qui ne soit pas au moins bio (même si nous ne faisons pas forcément attention aux labels officiels – du moment que nous avons un contact direct avec le producteur), tout ce qui peut être produit localement est acheté local sans exception et nous essayons de réduire et trouver des alternatives aux produits qui viennent de loin. Nous mangeons bien évidemment de saison et faisons la vie dure aux emballages. Bref, mes parents ont toujours été très exigeants en matière de nourriture et ces valeurs se sont répercutées sur mes sœurs et moi. Ils nous ont toujours expliqué les raisons de leurs choix (même si très rapidement, nous avions tout saisi), si bien que je ne me rappelle aucune frustration. Les baies que mes copains mangeaient durant les récrés du mois de janvier ne me faisaient simplement pas envie, je ne comprenais pas. Pareil pour la barquette de tomates cerises marocaines que ma grand-maman s’évertue à sortir du frigo à tous les apéros, été comme hiver. La barquette reste pleine, sur la table, depuis des années. Dernièrement, elle a même rigolé, en ouvrant la porte du frigo « je sais, je vais encore me faire gronder ».
Finalement, cet engagement pour la Nature et notre santé a toujours été omniprésent dans ma vie. Je n’y pense que quand on me demande d’en parler ou quand je finis pour une quelconque raison dans un supermarché et que mes yeux se posent sur les courses hebdomadaires des autres familles. Sinon, tout cela fait partie intégrante de ma vie. Je n’y pense pas, comme je ne pense pas à comment serait ma vie si ma deuxième petite sœur n’existait pas. Je me pose beaucoup de questions, mais pas celle-là. Par contre, je pense que je me suis toujours un peu questionnée en constatant l’immensité du verger et l’absence de potager. La moitié de nos voisins font du jardin, pourtant la surface de leur terrain est dix ou vingt fois inférieure à la nôtre.
J’ai souvent entendu des gens demander à ma maman si elle faisait du jardin. Ma maman répondait « je n’aime pas ça, j’aimerais bien mais j’ai essayé et, vraiment, j’aime pas. » Ma maman aime la Nature, elle aime s’occuper de la terre, elle travaille beaucoup et s’occupe des animaux. Ce qu’elle n’aime pas, c’est désherber. Et je pense que c’est ce qui nous a tous titillés lorsque nous avons entendu parler de permaculture pour la première fois. En permaculture, on ne parle pas de désherbage, pas de « mauvaises herbes » (entre guillemets, parce que ce terme est vraiment ridicule) et assez rapidement, voire dès le début si l’on s’y prend parfaitement, on peut même oublier l’arrosage. Outre cette importante réduction de travail, la permaculture a un côté philosophique qui, plus on s’y intéressait, nous semblait évident. Nous ne nous sommes même pas posé de question : c’est ce que nous devions faire. Et surtout, ce que nous avions envie de faire. Au plus profond de nous.
Le processus de germination de la graine s’est accéléré, même s’il nous a encore fallu une bonne année avant de nous lancer la tête la première dans cette aventure. Nous avons acheté des livres, consulté des sites internet, visionné des vidéos et des films… Et puis, un mercredi du mois de mai, on n’était pas mieux informés que celui d’avant ni celui d’après, mais on s’est lancés.
J’ai partagé quelques images sur instagram et vous ai demandé si une catégorie potager vous intéressait sur le blog. Je pensais bien que certains seraient enthousiastes, mais pas à ce point. Du coup, c’est avec un immense plaisir (et un peu de timidité et d’appréhension, quand même) que je partagerai avec vous nos débuts, de la plus modeste des façons. Ces billets ne seront surtout pas à interpréter comme des tutoriels miracles. Nous avons déjà fait (oui oui…) et continuerons de faire tout un tas d’erreurs. Mais il y a aussi des choses qui fonctionnent, à en croire les quelques fraises récoltées, les tomates vertes qui mûrissent gentiment, le poivron solitaire qui se pointe doucement (et on vient de m’annoncer à l’oreillette qu’un bébé aubergine a fait son apparition). A vous de piocher çà et là les idées qui vous parlent et surtout, d’échanger. De plus, il n’y a jamais de recette miracle en permaculture. Il faut, bien entendu, prendre en compte sa position géographique, l’espace à disposition, l’ensoleillement, la quantité et la force du vent… et suivre son propre instinct. N’hésitez jamais à partager vos idées et conseils, expérience ou pas. Le but ultime est l’échange. Et si ces quelques billets peuvent motiver quelques autres intéressés à se lancer dans la permaculture, ce serait un plaisir.
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Connaissiez-vous la permaculture ?
Avez-vous eu l’occasion de l’expérimenter ?
genial j’en parle aussi sur mon blog cf la catégorie greenwish et on a aussi notre potager le meilleur lieu d’expérimentation qu’il soit ! a très vite
Oh, je vais aller voir ça 😊
J’adore ton univers si jurassien! Je vis en Suisse, mais connaît mal ton coin. J’habite en zone périurbaine d’une grande ville de suisse romande. J’ai un jardinet et dans celui-ci j’ai créé un mini potager en permaculture. Ce soir nous étions 5 à table et quelle fierté de ne servir que des légumes frais du jardin! J’ai profité de planter des haricots car ils sont si chers à l’achat et c’est si facile à cultiver. Sur mon balcon plein sud, j’ai planté courgettes et tomates quelle récolte, je suis sidérée. C’est une super expérience qui ne demande pratiquement aucun travail.
Merci, je suis ravie que ça te plaise 😉 Hihi, je comprends, le Jura bernois est une région de la Suisse un peu oubliée 🙊 Génial ! C’est effectivement une grande réussite. Je me rappelle des haricots qui proliféraient dans un des jardins dans lesquels j’ai travaillé… hallucinant ! Ici, les plants de tomates promettent également un jolie récolte (la première a été dégustée hier soir 😍). Bref, la permaculture a vraiment tout bon…
Merci pour ton message et au plaisir de te recroiser 😘
Je suis hyper intéressée par la permaculture alors je vais suivre tes articles avec grand intérêt !
Même si n’ayant ni jardin ni balcon mes rêves de potager vont patienter un peu.
Merci ! J’espère que la rubrique te plaira ♡ Effectivement, dur dur de jardiner quand on manque d’espace… J’espère que le futur te donnera la possibilité de t’y essayer 😘
Quel bel article, je suis tout à fait d’accord avec vos choix de vie. J’adore jardiner et la biodiversité et laisser faire la nature va de soi pour moi. Forcément la permaculture ça me parle. Hâte de lire tes prochains articles, félicitations pour ce projet la nature vous le rendra bien 🙂
Merci pour ton mot ♡ Je suis tellement ravie de constater l’ampleur que prend la permaculture ! Ça me redonne doucement foi en l’humanité…